Le Suivi Gynécologique

LA CONTRACEPTION

De l’adolescence à la ménopause, le suivi gynécologique est indispensable. Il permet d’assurer la contraception, le traitement substitutif et le dépistage des cancers.

Actuellement, on parle de nécessité d’une contraception à la carte. Il existe de nombreux facteurs limitants en fonction des idées reçues, du prix, des attentes des femmes et surtout du dossier médical de chaque patiente.

L’efficacité d’une méthode contraceptive se mesure par l’indice de Pearl. L’indice théorique est égal au pourcentage de grossesses « accidentelles » sur un an d’utilisation de la méthode. Exemple, indice de Pearl = 2. Cela signifie que 2 femmes sur 100 utilisant la méthode contraceptive analysée pendant un an ont été enceintes dans l’année. On distingue donc cette efficacité théorique, consécutive à l’usage correct de la méthode, et l’efficacité pratique (oubli de prise de la pilule, usage incorrect du préservatif, etc.).
Comme vous pouvez le constater sur ce tableau, les moyens actuels les plus sécures sont l’implant ainsi que le stérilet hormonal. Cependant, les contraceptions classiques (oestro-progestatifs ou progestatifs) sont très efficaces également, loin devant les méthodes dites « naturelles » mais dépendent de la bonne utilisation quotidienne.

1- La contraception orale : « la pilule »

Il existe deux types de pilule : la pilule oetroprogestative (combinée) et la pilule progestative.

Son mode d’action est le blocage de l’ovulation, l’épaississement de la glaire cervicale, la modification de l’endomètre. Il existe un grand nombre de pilules oestroprogestatives, classées par « génération ». Pour les progestatifs seuls, on parle des micro ou macro-progestatifs en fonction de leur dosage. Vous remarquerez qu’il existe des piluliers de 21 ou 28 jours en fonction du type de contraceptifs.

Le choix de votre pilule est réalisé par votre gynécologue en fonction de critères médicaux mais également propre à vos attentes. Il s’agit du moyen de contraception le plus prescrit, très efficace si la prise quotidienne est rigoureuse. Cependant, la pilule est peu judicieuse si vous êtes confrontés à des troubles de la malabsorption, des vomissements ou diarrhées fréquentes, ou tout simplement très distraite quant à la prise quotidienne d’un médicament.

Les effets secondaires de la pilule ne sont pas obligatoires mais peuvent inclure: nausées, tensions mammaires, trouble de l’humeur, rétention hydrosodée, algies pelviennes, troubles de la libido… Ces symptômes s’améliorent typiquement après deux à trois mois. Si ces troubles persistent, il faut en référer à votre médecin afin d’envisager un autre type de contraceptifs ou afin d’exclure une autre cause. Attention tous symptômes n’est pas toujours liés à la pilule.

La pilule quelle que soit sa forme présente une efficacité contraceptive mais peut également présenter des effets bénéfiques en cas de syndrome pré-mensuel, de ménorragie, de kystes fonctionnels de l’ovaire ou de l’acné. La pilule est donc parfois prescrite en dehors de toute demande contraceptive.

2- Le contraceptif transdermique hormonal : « Le patch »

Il s’agit d’une contraception combinée, oestro-pogestative, d’application hebdomadaire. Il diminue le risque d’oubli et de malabsorption grâce à l’absorption des hormones à travers la peau.

3- L’anneau contraceptif

Il s’agit d’un anneau en plastique flexible à insérer au fond du vagin provoquant la diffusion d’hormones oestroprogestatives à travers la paroi vaginale. Il reste en place 3 semaines avec une semaine de pause, correspondant à la période de menstruation. Il se place et se retire aisément de la même façon que les tampons vaginaux.

4- Le contraceptif injectable
Il s’agit d’un progestatif de longue durée d’action réversible administré par injection intramusculaire tous les 3 mois. C’est une méthode invisible et discrète, cependant elle demande des consultations plus fréquentes.

5- L’implant
De la taille d’une allumette, ce petit bâtonnet souple (progestatif seul) est placé dans le bras sous anesthésie locale en consultation. Sa durée d’action est de trois ans. Il est le moyen de contraception le plus efficace. Il peut provoquer la diminution, voire la disparition des règles, ou au contraire, entraîner de petits saignements anarchiques qui peuvent être gênant au quotidien. L’implant est donc intéressant lors de contre-indications aux oestro-progestatifs, si la patiente est peu compliante ou s’il existe des troubles de malabsorption, par exemple.

6- Le stérilet : le dispositif intra utérin (DIU)
Il s’agit d’un petit objet en forme de T, inséré dans l’utérus pour une durée de trois à cinq ans. Il existe deux sortes de stérilet, le stérilet au cuivre qui rend les spermatozoïdes inactifs et empêche l’implantation d’une grossesse. Les règles surviennent et sont souvent plus abondantes.
Le stérilet hormonal (progestatif) qui amincit l’endomètre et épaissit la glaire cervicale. Les règles peuvent être diminuées, voire même supprimées. Ce stérilet hormonal a une efficacité supérieure par rapport au cuivre.
La mise en place du stérilet se fait en consultation, lors des règles pour faciliter l’insertion. Il est conseillé de prendre un antalgique une heure avant pour plus de confort lors de la mise en place. Un contrôle échographique est nécessaire après six semaines afin de s’assurer du bon positionnement du stérilet.
Près d’un tiers des patientes sont agréablement surprises par le stérilet hormonal et bénéficient d’une contraception silencieuse durant cinq ans, sans règles et sans symptômes péjoratifs. Cependant, une petite proportion des patientes rapportent des épisodes de saignements anarchiques, de douleurs pelviennes, des kystes ovariens ou des effets hormonaux systémiques comme des céphalées, de l’acné, prise de poids ou encore troubles de l’humeur.

7- Les préservatifs
Les préservatifs sont moins efficaces que tous les autres moyens de contraceptions précédemment cités. Cependant, Leur utilisation est très importante pour se protéger des maladies sexuellement transmissibles, là où les autres méthodes de contraception n’interviennent pas. Attention, se méfier de ses méthodes dites « naturelles ».

8- La stérilisation
La stérilisation est une procédure chirurgicale, le plus souvent laparoscopique, qui permet une contraception permanente. La ligature tubaire ou salpingectomie bilatérale (pour les femmes) et la vasectomie (pour les hommes) sont les deux procédures de stérilisation les plus communes. Cette option est envisageable lorsque le désir de grossesse est terminé, après une réflexion aboutie et après l’accord de votre gynécologue. Il est important d’avoir envisagé tous les autres moyens de contraception avant de se lancer dans une telle intervention. Au Luxembourg, la procédure de stérilisation n’est pas remboursée.

Lors de la consultation, votre gynécologue va vous soumettre à un questionnaire et un examen clinique exhaustifs permettant de s’assurer de l’absence de contre-indications avant de vous prescrire un médicament contraceptif.
Les principales, les contre-indications absolues :
– Antécédent personnel thrombo-embolique artériel et/ou veineux
– HTA sévère ou mal équilibrée
– Antécédent personnel de cancer du sein
– Cardiopahtie valvulaire, insuffisance cardiaque
– Diabète ancien
– Affections hépato-biliaires sévères : hépatite, cirrhose et adénome hépatique
– Grossesses et hémorragies génitales non diagnostiquées
Les contre-indications relatives sont entre autres : le tabac, l’obésité…

C’est une méthode de rattrapage à utiliser lorsqu’il y a eu un rapport sexuel non ou mal protégé : rupture du préservatif, absence de contraception, oubli de pilule, vomissements et diarrhées après la prise du comprimé, décollement du patch,…
Elle est moins efficace qu’une méthode régulière mais plus elle est utilisée tôt après le rapport, plus elle sera efficace.
Ça se présente sous la forme d’un comprimé unique. Il faut prendre le comprimé le plus tôt possible car son efficacité diminue avec le temps. Il en existe 2 types :
Au lévonorgestrel : il est possible de la prendre jusqu’à 72 heures (3 jours) après un rapport sexuel non ou mal protégé.
A l’ulipristal acétate : il est possible de la prendre jusqu’à 120 heures (5 jours) après un rapport sexuel non ou mal protégé.
Après la prise, certaines femmes ressentent des effets indésirables peu intenses et qui disparaissent la plupart du temps dans les 48 h : nausées, maux de tête, douleurs abdominales, vertiges, pertes légères de sang. Les règles peuvent également être avancées ou retardées.
En revanche, il n’y a pas de risque de stérilité, ni d’augmentation du risque de fausse-couche spontanée ou de grossesse extra utérine.

La contraception orale n’est pas associée à une augmentation du risque de cancer. Chez les utilisatrices de la pilule comparées aux non utilisatrices, il existait même un risqué diminué pour le cancer colo-rectal, utérin ou pour le cancer de l’ovaire. Concernant le cancer du sein, les études divergent quelque peu mais il semble avoir une légère augmentation de risque liée à la pilule oestro-progestative. Par ailleurs, il est contre-indiqué de prendre une contraception hormonale si la patiente a un antécédent personnel de cancer du sein.

Adolescence : La contraception hormonale orale a longtemps été la méthode de choix, actuellement de plus en plus de moyens différents sont à disposition des jeunes patientes afin de s’adapter au mieux à leur rythme de vie.
En cas de problèmes d’observance répétés ou d’adolescence à haut risque d’inobservance, l’implant, le patch ou l’anneau vaginal peuvent être intéressants.

Le stérilet est utilisable chez l’adolescente mais son utilisation est limitée compte tenu du risque plus élevé d’infections et des difficultés d’insertion liées à la nulliparité. Cependant, un stérilet plus récent, ciblant les jeunes femmes n’ayant pas encore eu de grossesse, est disponible.

Après 35 – 40 ans : Il faut tenir compte du tabagisme, du poids, du terrain cardiovasculaire et mammaire. Les macroprogestatifs ont leur place. Le stérilet hormonal pour celles, fréquentes, qui ont des ménorragies ou le désir de ne plus penser à leur contraception. La pilule garde une place notable en l’absence de facteur de risque.

Postpartum : la pilule microprogestative (cerazette) est souvent conseillée à la maternité, à prendre à partir du 10ème jour. Après deux mois, au contrôle post-partum, toute méthode est envisageable si l’allaitement est arrêté.

La pilule du lendemain, c’est une urgence.

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